Les à côtés en maternelle
par Dindondu76
Notre travail « perçu » n'est qu'une infime partie de l'iceberg : notre temps de travail devant les élèves, soit 27 heures par semaine. 24 en groupe classe, et 3h d'aides personnalisées et réunions diverses et variées.
Je ne mentionnerai pas ici les préparations, documents de travail (cahier journal, fiches de préparation, fiches pour les élèves), recherches documentaires, compulsion de manuels qui peuvent nous prendre au bas mot 10h par semaine, certains en font beaucoup plus. Car oui, même en maternelle on « prépare » sa classe. Mais cette mission fait partie de notre fiche de poste.
Cependant tout n'est pas là, il manque plein de « petites choses » qui ne rentrent ni dans la catégorie
« préparation » ni dans la catégorie « présence ».
En voici une liste non-exhaustive :
- appeler les parents d'élèves : pour leurs enfants malades, pour leurs enfants absents dont on n'a pas de nouvelles, parce qu'ils n'ont pas donné l'attestation d'assurance et qu'on ne pourra pas les emmener en sortie, parce qu'ils n'ont pas signé un tel papier.
- appeler le psy, le CMP, les anciens ou futurs instits de nos élèves, le médecin scolaire, l'inspection, bref le réseau, faire le lien.
- consulter le courrier de notre hierarchie, le signer, de la mairie, de l'extérieur
- s'inscrire aux animations pédagogiques, aux actions culturelles où pour postuler il faut motiver et justifier sa demande en rédigeant un texte.
- aller aux réunions pour les actions culturelles « vous voulez emmener votre classe au cinéma », il faut assister à la réunion (3h) préparatoire. Idem pour les sorties au musée.
- idem pour la piscine (pour les classes de GS qui y vont).
- courir pour faire les photocopies
- s'énerver sur du matériel informatique vétuste pour imprimer des documents de dernière minute (« pas de cantine lundi prochain », ça même si c'est du ressort de la mairie, c'est à nous de nous y coller)
- ouvrir la porte de l'école aux gens qui souhaitent y entrer (ça paraît anecdotique comme ça, mais en vrai c'est pénible – chaque sonnerie dérange une personne de sa classe- atsem/PE)
- remplir des papiers pour tout, pour rien, pour n'importe quoi
- faire passer des évaluations obligatoires à nos élèves (dindon du 76) sans que nous soyons rémunérés – alors qu'en primaire nos collègues le sont ( enfn l'étaient ...)
- faire remonter les informations suite aux évaluations
- tenir la coop de classe, la coop d'école
- recevoir nos parents d'élèves , sans compter ,parce que « un parent d'élève rassuré, c'est la moitié du travail de fait »
- venir à l'école le mercredi, le samedi, le dimanche, pour finir des choses qu'on n'a pas eu le temps/l'énergie de faire le soir en semaine : affichage, rangement, organisation de la classe, parfois plastifiage, s'occuper du jardin pédagogique, des élevages.
Dans d'autres pays de l'OCDE, d'autres systèmes, il y a une secrétaire qui appelle les parents, fait les photocopies, ouvre la porte, nous transmet le courrier, passe des appels. Le rôle des enseignants est dévolu aux élèves, recentré sur l'essentiel : enseigner.
C'est ce que nous aimerions tant pouvoir faire nous aussi, et c'est parce que dans cette grande cour, nos enfants sont tout autant les dindons de la farce que nous, les enseignants.