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Refondation de l'école: les dindons prennent la parole!
24 octobre 2012

Emploi du temps d'une fainéante de première classe

par Dindon35 des Champs

« Tu es instit ? ah oui !... » trois petits points qui en disent long….

« ah !!! tu es à mi-temps ?... alors tu bosses…2 JOURS PAR SEMAINE !... oui, oui, oui… » beaucoup de petits points qui en disent trop long….

Mais j’ai de l’humour, j’aime mettre les pieds dans le plat : « oui, je bosse 2 jours par semaine, le reste du temps, je glandouille, je fais la sieste, du shopping et en plus, tiens-toi bien, j’ai 15 semaines de vacances !!! ça te fait baver, hein ? »
Sourire en coin, qui en dit plus que long…

Vous m’enviez, alors voici un bout de ma semaine de mère-maîtresse fainéante de première classe, histoire de vous faire envie davantage.

Dimanche, 14h (eh oui, ma semaine commence le dimanche…)
Numéro 3 est à la sieste.
Numéro 1 et 2 sont pris en charge par l’Homme.
Je jette une lessive dans la machine, replie cinq trucs qui trainent.
Je m’enferme dans mon bureau : début de préparation de ma journée du lundi.
Relire les notions à étudier en maths le lendemain, voir comment les aborder, avec mes deux niveaux différents, deux préparations.
En grammaire, caler la leçon, quels exercices faire (collectif ou non, penser au temps de correction), anticiper les difficultés de certains (voire tous…).
Commencer mon cahier-journal.

Dimanche, 16h
Pause goûter famille.

Dimanche 17h30
L’Homme propose une balade : je décline, mais l’incite à y aller seul avec les trolls.
1h à mettre à profit au maximum : musique, on continue la chanson-2 couplets + rythmique. Anglais, reprendre le vocabulaire de la dernière fois, faire des pairworks pour s’entrainer sur les questions de présentation. Dictée, choisir un texte. Littérature, lire les chapitres concernés, dégager les grandes lignes/thèmes à aborder.
J’envoie un mail à ma collègue : on a oublié de fixer un rdv avec des parents pour un enfant qui pose souci.

Dimanche 18h30
L’Homme : de corvée de bain.
La mère-instit : aux fourneaux.

Dimanche 19h15 
Pause repassage (Yeah !).

Dimanche 21h
Les enfants, couchés.
Notre repas avalé, mon ordinateur pas loin pour retoucher quelques trucs en discutant avec l’Homme.

Dimanche 23h
J’ai oublié de préparer des listes pour les emprunts des livres dans la bibliothèque, le mot pour les parents s’ils veulent acheter le livre à leur enfant, et les exercices de grammaire que je voulais faire sur feuille.

Lundi 00h30
Je me couche, le sourire aux lèvres du bon dimanche que je viens de passer. La satisfaction d’un devoir accompli, quoi ! …

Lundi 6h30
Réveil, saut de lit, douche, habillage. L’Homme prépare la base du petit-déjeuner.

Lundi 7h00
Réveil des gnomes et toilette/habillage intégral des 3 endormis.

Lundi 7h30
Petit-déjeuner : « Viiiiite ! tais-toi ! mange ! on est en retard ! »

Lundi 8h
Départ vers l’école, dépôt à la garderie (leur école ne commençant qu’à 8h45)

Lundi 8h30
Arrivée à l’école : rendez-vous avec un parent. Expédié en 20 minutes
Faire les photocopies, préparer mes livres, changer les services, écouter les messages, noter les absents (post-it : penser à préparer les devoirs de Truc et Muche), regarder les 6 post-it alignés (répéter en boucle « penser à appeler l’orthophoniste de Bidule à la récré et celle de Machine à midi »), allumer les lumières, sauter dehors.

Lundi 9h
Le marathon contre la montre commence (non, il n’avait pas commencé avant, contrairement à ce qu’on pourrait croire !). Boucler la journée avec tout ce qui est prévu sur ma petite feuille.

Lundi 10h
Une représentante de livres frappe à ma porte, les enfants sont au travail, je l’accueille en moins de 5 minutes avec le sourire, et en la mettant gentiment dehors « oui, oui, on vous rappellera ! ».

Lundi 10h45
Récréation.
Untel n’a pas compris la leçon sur la soustraction. 5 minutes d’explication, et tout roule.
J’attends que MachinChose me crache enfin le morceau concernant sa bêtise du jour. Je sors en attendant. Minette s’est arraché le genou dans notre jolie cour en travaux. Je rentre soigner le genou. MachinChose avoue, je sermonne, il marmonne… Je ressors. Les collègues rentrent. Moi aussi.
Dans le rang, Poupette pleure. « C’est parce que y a Bidule, Truc et Muche qui gnagnagna… personne ne m’aiiiiiiiiiime ! ». Ok, revoir ces trois-là à un autre moment pour reparler du « vivre ensemble ».

Lundi 11h
J’ai oublié d’appeler l’orthophoniste de Bidule. Et M…. ! Penser à essayer ce midi.

Lundi 12h
Plus d’une demi-heure de retard sur le programme de la matinée, décalage des matières, on pare au plus urgent/important/utile …
Corriger les cahiers.
Ah non ! Appeler les orthophonistes. Celle de Bidule, injoignable. Celle de Machine, ouf, là !

Lundi 12h30
Corriger les cahiers.
Ah ! et faire un mot pour les poux.
Faire le compte des parents pouvant accompagner en sport, transmettre à ma collègue.

Lundi 12h50
Mes collègues m’appellent pour manger. Oui ! Plus que 2 cahiers !
Je file avec elles : blablavoyagescolaireblablaTrucMucheafaitdessiennesblablapapiersàdistribuerblabla…

Lundi 13h
3 zozos en aide personnalisée : apprendre l’alphabet et le dictionnaire à des CM2… no comment !

Lundi 13h20
Surveiller la cour. Essayer de rappeler l’orthophoniste de Bidule. En vain.

Lundi 13h30
Prendre le deuxième tour du marathon. Speeder, carburer, turbiner, rattraper au vol quelques doux rêveurs partis trop loin. Reprendre quelques perturbateurs immatures. Me rendre compte qu’on ne bouclera pas la journée.

Lundi 15h15
Récréation. Papoter 5 minutes avec les collègues. Ah non ! Réessayer l’orthophoniste. Rien. Ressortir.
Régler un différend entre filles. Ecouter la vie (pas enviable du tout) d’une gamine de ma classe. Se poser des questions. Rentrer.

Lundi 16h30
Sortie des élèves. Ouf, fini ! Enfin… presque.
Finir les corrections.
Ranger les affaires éparpillées partout dans la classe.
Un parent débarque. Je l’accueille avec le sourire. On discute informellement de son enfant, mon élève.
Mail pour réserver le car pour le sport.
Mail pour répondre à quelles animations pédagogiques je souhaite (ou suis contrainte d’) aller.
Réessayer l’orthophoniste. En rv.
Effacer le tableau. Noter ce qu’on a fait dans la journée sur une feuille et copier les devoirs pour les absents.
Répondre au téléphone à une maman un peu perdue face au refus d’AVS qu’elle vient de recevoir.
Faire le point sur 2-3 choses avec ma collègue.

Lundi 18h20
Je suis presque à la bourre.
Filer à l’école des enfants. Arrivée 5 minutes avant la fermeture de la garderie, où il ne reste que 5 gamins (dont les 3 miens).

Lundi 19h
Préparer le repas. Séparer les monstres agressifs. Ouvrir le courrier. Changer numéro 3 qui s’est fait dessus. Demander, râler, crier, désespérer…

Lundi 20h30
Trolls couchés, Homme rentré.
Manger, regarder les infos (quoiqu’on s’en passe volontiers !).
Ouvrir l’ordi, regarder les mails. Reprendre des bouts de ma journée, les recoller sur la journée du lendemain. Sciences, mince ! pas regardé si j’ai le matériel nécessaire à l’école pour faire les expériences. Fouiller mon bureau-fourre-tout, l’arrière-cuisine, vider mes tiroirs. C’est bon, j’ai ce qu’il faut. Découper un jeu que j'ai photocopié-plastifié précédemment pour mes zozos en soutien maths le lendemain midi.

Lundi 23h30
M’apercevoir que l’Homme est monté se coucher. Que la table des enfants n’était pas débarrassée. Qu’il n’y a plus d’encre dans l’imprimante (penser à imprimer direct en arrivant à l’école). Que j’ai oublié de lire les 2 chapitres suivants du livre de littérature, de faire la liste de vocabulaire à leur distribuer le lendemain…

Mardi 00h30
Dodo… qui a du mal à venir.

Je vous épargne la journée du mardi, relativement similaire. Se rajouteront juste des problèmes à gérer par rapport au comportement des enfants à la cantine, une réunion avec les collègues le soir pour régler divers problèmes courants, une commande de livres à passer, un dossier de PPRE à remplir, faire les comptes de l’argent récupéré pour les livres, appeler la maman qui s’occupe des billets de tombola pour en redemander…

Le reste de la semaine, bien sûr, je ne fais rien !
A part, quelques petites choses pour ma famille et moi…
…. et passer à la librairie chercher les livres pour ma classe, acheter quelques fournitures, fouiner pour trouver de nouvelles idées en littérature, écriture… qui accrocheraient enfin l’intérêt des élèves…, répondre aux mails de mes collègues, faire le lien avec ma binôme qui gère la classe les deux autres jours, …

Et accessoirement, trouver un peu de temps à passer en famille. De bonne humeur et en pleine forme !

Alors, qui en veut de ma demi-semaine de feignasse de première classe ?

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M
D'après un sondage récent organisé par un syndicat de l'Education Nationale, l'instituteur français travaillerait en moyenne aux alentours de 43 heures par semaine. Je pense qu'aucun enseignant du primaire ne pourrait contester ce chiffre. J'ai fait moi-même le compte et, à ma plus grande surprise, j'ai réalisé que je travaillais parfois davantage encore, effectivement. Mais là n'est peut-être pas le problème. On peut difficilement faire l'économie des corrections et des préparations de classe et de tout ce qui ressort de la "gestion" d'une classe. Pourtant, il est évident que la charge de travail qui nous incombe a tendance à s'alourdir d'année en année. La lourdeur de l'appareil administratif français se ressent d'autant mieux, et se justifie d'autant moins, qu'elle touche un domaine sensible où l'enfant est sensé constituer le centre. La pression administrative que subissent les enseignants s'ajoute à celle qu'exerce sur eux la société entière, spécialement depuis que l'Instruction Publique est devenue l'Education Nationale, c'est-à-dire depuis que ladite société a remis à l'Etat la responsabilité de la prise en charge totale de ses enfants. La progression de l'illettrisme, du chômage et de la délinquance précoce accentue d'autant cette pression. L'Etat, ne pouvant accuser les parents (la société) d'avoir démissionné de ce côté-là, se tourne vers nous, ses plus fidèles commis, pour nous sommer de veiller à la "continuité du service public". Pourquoi pas ? Le problème est que l'appareil ne prend aucunement compte de la difficulté de la tâche et des efforts que ses agents fournissent depuis des décennies pour renverser le cours des choses, ou, tout du moins, pour limiter la casse. Le système fortement hiérarchisé ne favorise pas la détente, loin de là. Les tâches purement administratives qui incombent aux enseignants se sont multipliées de manière impressionnante, tâches auxquelles il faut maintenant ajouter la prise en charge de l'inquiétude grandissante des parents.<br /> <br /> Pourquoi l'Etat a-t-il du mal à reconnaître ces efforts et continue-t-il à s'acharner sur les enseignants en les mettant continuellement au centre des conflits qui agitent la société ? C'est, d'une certaine manière, reconnaître leur "pouvoir", les créditer d'une réelle influence sur le devenir de la société, sur l'avenir des enfants de la République. D'un autre côté, le manque de considération à leur égard ressemblerait plutôt à une sentence: vous n'avez que ce que vous méritez ! Voilà un paradoxe. <br /> <br /> Parler de rémunération est un tabou tenace dans notre milieu. Pourtant, la France est une des plus mal lotie dans ce domaine. A titre d'exemple, un enseignant Allemand gagne 35 % de plus qu'un enseignant Français. Soit 16000 euros de plus par an. Si l'on regarde la répartition des dépenses d'éducation dans les deux pays, les chiffres parlent d'eux-mêmes: en Allemagne, les salaires représentent 50 % des dépenses d'éducation; en France, le taux est de 30 % seulement... Qu'est-ce que cela signifie ? Simplement que l'Etat français réserve 70 % de son budget aux dépenses d'infrastructures et d'administration (ce qu'on appelle communément "la paperasse")....<br /> <br /> Pour continuer sur ce terrain, l'INSSE a annoncé récemment que les enseignants étaient les agents de la Fonction Publique dont le salaire a baissé le plus depuis 2004 en Euros constants. En réalité, depuis 1982, le salaire des enseignants du primaire n'a progressé que de 1 % ! Si l'on observe la progression des salaires en fonction de l'ancienneté, les écarts se creusent de manière considérable par rapport aux autres fonctions publiques.<br /> <br /> Pourquoi en est-on arrivé là ? Le peu d'engagement "politique" des enseignants serait une explication, le taux très faible de syndicalisation plaide en ce sens : 20 pour l'Allemagne, 30 pour le Royaume-Uni, 70 pour la Finlande et..... 7 pour la France (taux le plus bas de l'OCDE, de loin !).<br /> <br /> Mais ce n'est pas la seule, évidemment...<br /> <br /> (à suivre)
T
Pardon j'oubliais, concernant la règle N°8 : déplacer une réunion prévue le mercredi 3 au mercredi suivant, après que les conjoints des collègues qui ont des enfants aient demandé une RTT pour garder les gamins le 3. Ajouter vite fait une réunion non prévue un soir passssque ya urgence et que l'intervenant, ou le conseiller péda ou l'IEN n'est disponible que ce soir-là (tiens, c'est bizarre, mais ces gens-là ne sont jamais disponible quand la réunion a lieu le vendredi soir avant les vacances. Elle était prévue de longue date pourtant... et les enseignants, eux, sont tenus d'y aller)
T
Et oui... chacun(e) dans son coin à force d'intox fini par se dire : "je dois être nettement plus nul(le) que la moyenne, parce que moi, je n'y arrive pas à tout boucler, et qu'en plus je suis é-pui-sé(e)". C'est ça la grande force du système (l'EN) qui maltraite ses bons petits soldat qui trinquent, re-trinquent, s'épuisent, mais continuent... en se croyant obligé(e)s de préciser à chaque fois qu'ils osent émettre une vague plainte : "oui, mais je le fais quand même, passque j'aime mon boulot, hein..."<br /> <br /> Diviser pour mieux régner, c'était la devise de Machiavel, non ?<br /> <br /> J'ajouterai que "Isoler pour mieux régner", c'est pas mal non plus (je parle des regroupements scolaires, où les enseignants sont dispatchés dans la campagne et où, accessoirement, les élèves se tartinent des heures de ramassage scolaire chaque jour).<br /> <br /> Règle N°1 : culpabiliser les enseignants en permanence en leur donnant des objectifs impossible à atteindre. <br /> <br /> Règle N°2 : les monter les uns contre les autres, ou bien monter le reste de la population contre eux (il n'est pas interdit de cumuler les deux). <br /> <br /> Règle N°3 : les offrir à la vindicte populaire en laissant croire que s'il y a tant de gamins en échec, voire illétrés, c'est de la fôôôte des enseignants, et surtout pas des concepteurs des programmes qui n'ont pas vu un élève de près depuis au moins 25 ans et qui sont issus des couches hyperpriviligées de la population, et qui mettent leurs gamins dans le privé (pas fous...) .<br /> <br /> Règle N°4 : faire en sorte que le management par la peur (d'être mal noté, donc d'avoir un avancement contré, donc d'être encore plus mal payé à long terme) devienne la règle (surtout ne pas le dire quand on est en difficulté, c'est le coup de gourdin assuré de la part de l'IEN). <br /> <br /> Règle N°5 : faire croire aux parents que le soutien c'est vraiment pour aider leurs enfants (ah bon ? il n'a pas appris à lire en CM2 en faisant 2h de soutien par semaine ? bah l'enseignant doit être nul). <br /> <br /> Règle N°6 : dire aux enseignants qu'il doivent faire le B2i, avec ou sans ordinateur dans la classe (ou bien qu'ils doivent apprendre à nager aux élèves en ayant eu 3 heures de vidéo sur le sujet durant leur formation, ou bien leur "faire" anglais en parlant comme une vache espagnole, ce n'est pas grave... tout est dans l'annonce : les élèves "font" de l'anglais, oui Mâââdame !... j'en passe...). <br /> <br /> Règle N°7 : s'obstiner à pondre des programmes avec des volumes horaires par discipline sans jamais tenir compte des 2 heures de récré pourtant obligatoires par semaine (c'est aux enseignant de faire des calculs de pourcentages compliqués pour les déduire des horaires officiels de façon équitable... aux yeux de l'Inspectrice qui tempête si ces pourcentages ne son pas mentionnés sur l'emploi du temps passque c'est vachement important).<br /> <br /> Règle N°8 : multiplier les réunions.<br /> <br /> Règle N°9 : obliger les enseignants à aller à des formations qui n'ont de formation que le nom (exemple passer 2 à 3 heures à relire les programmes pour "être certain que tout le monde les à lus", si, si, je n'exagère pas)<br /> <br /> Je continue ?
D
Je ne sais pas si c'est rassurant ou désespérant mais plus je lis les posts de ce blog, moins je me sens seule. Ça fait du bien de voir qu'on vit tous la même chose et ça permet de montrer à mon homme (qui subit lui) que non je ne suis pas anormale et que la plupart des instits ont ce rythme là ! D'ailleurs merci à nos conjoints qui aimeraient bien passer des dimanches soir en tête avec nous sans qu'on leur parle de nos élèves ou de ce qui nous reste à faire pour le lendemain matin et aussi une pensée pour nos p'tits loups à nous qu'on fait parfois (souvent) passer après nos élèves !
D
je lis cet article et j'ai envie de pleurer... j'aurais pu l'écrire...
Refondation de l'école: les dindons prennent la parole!
  • Pour la refondation de l'école, on ne nous demande pas notre avis... tant pis, nous , enseignants de l'école primaire on le donne quand même. Sur cette page, vous trouverez des articles parlant de la refondation, des liens, des avis, des actions...
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